Le livre de Perle – Timothée De Fombelle

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Tombé dans notre monde une nuit d’orage, un homme emprunte le nom de Joshua Perle et commence une vie d’exilé. Cette nouvelle vie fugitive, déchirée par un chagrin d’amour, est aussi une quête mystérieuse.
Au fil du siècle, Perle rassemble un trésor pour défaire le sort qui l’a conduit loin de chez lui. Mais ceux qui l’ont banni et le traquent le laisseront-ils trouver le chemin du retour?
Perle a-t-il raison de penser que la fille qu’il aime l’attend toujours là-bas?

En à peine une page Timothée De Fombelle m’a une nouvelle fois emportée dans son monde féerique et poétique. De chapitres en chapitres s’entremêlent milles histoires dont on a parfois du mal à suivre le fil, mais je n’ai cessé de répéter à l’amoureux « Je ne comprends pas encore tout mais c’est super! ». Peu à peu les morceaux du puzzle s’imbriquent les uns dans les autres, on comprend qui est qui et on suit tout les personnages dans leur course folle. Une ode à l’imaginaire savoureuse !
Du Thimothée De Fombelle comme on l’aime quoi 😉

– Tout commence par là. La vie vient juste derrière. Elle suit comme un petit chien derrière l’imaginaire.
Autour d’eux , la nuit se taisait toujours.
– Quand le monde comprendra cela, dit-il, quand le monde y croira vraiment…
Dans le noir, il fit un grand geste, qu’on devinait au froissement de sa manche. Un geste qui parlait de la guerre. Il ajouta :
– On arrêtera tout ça…

Mais si on peut laisser la tristesse dans l’herbe derrière soi, il faut le faire. On la tient couchée dans l’herbe. On lui explique doucement qu’on veut autre chose, que ce n’est pas contre elle, mais qu’on s’en va.

Le chien qui louche – Etienne Davodeau

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Fabien, surveillant au Louvre, aime son métier. Depuis quelques semaines, il aime aussi Mathilde. Celle-ci vient présenter son ami à sa famille dans la vaste maison de campagne près d’Angers. Non sans appréhension: le clan Benion est un peu « particulier ». Après le dîner, on veut « montrer un truc » à Fabien. Au grenier, à l’occasion de travaux, on a trouvé récemment un coffre dans lequel un aïeul avait laissé une peinture, ou plutôt, une affreuse toile… Que vaut le tableau de l’ancêtre, demandent les Benion, est-ce une croûte ou un chef d’oeuvre?

Lu et aimé en un clin d’œil ! On sourit devant les petites taquineries-tendresse du couple, on revisite le Louvre avec d’autres yeux, on pense à sa belle-famille, bref on passe un bon moment ;)! En filigrane, un questionnement sur l’art et les musées qui aurait pu être un peu plus fouillé à mon goût.
Un Etienne Davodeau un peu plus léger que d’habitude, mais pourquoi pas après tout ?

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Le liseur du 06h27 – Jean-Paul Didierlaurent

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Employé discret, Guylain Vignolles travaille au pilon, au service d’une redoutable broyeuse de livres invendus, la Zerstor 500. Il mène une existence maussade mais chaque matin en allant travailler, il lit aux passagers du RER de 6h27 les feuillets sauvés la veille des dents de fer de la machine …

Un petit livre mignonnet, qui se laisse lire rapidement, le sourire aux lèvres. Un livre qui ne mange pas de pain mais au creux duquel on passe un doux et agréable moment. Drôle, tendre et décalé on se laisse facilement bercé par les mots de Jean-Paul Didierlaurent. Impossible de rester insensible à l’amour et au pouvoir des mots qui transparaissent à chaque page.
Cette lecture ne révolutionnera pas votre quotidien mais elle l’enchantera pendant ses 193 pages.
Petit bémol: le roman se partage en deux parties, chacune a son intérêt mais je trouve que le lien entre les deux se perd au fil de la lecture. Elles vivent indépendamment l’une de l’autre alors qu’il aurait été, je pense, intéressant de les faire s’emmêler encore et encore.

Peu importait le fond pour Guylain. Seul l’acte de lire revêtait de l’importance à ses yeux. Il débitait les textes avec une même application acharnée. Et à chaque fois, la magie opérait. Les mots en quittant ses lèvres emportaient avec eux un peu de cet écœurement qui l’étouffait à l’approche de l’usine.

La chouquette est à la pâtisserie ce que le minimalisme est à la peinture. Débarrassée de tout effet illusionniste, elle se présente à nous dans toute sa nudité, avec pour toute parure ces quelques cristaux blancs et s’offre telle qu’elle est : une petite douceur sans autre prétention que celle d’être mangée, tout simplement.

Oiseau de malheur – Johanna Sinisalo

oiseau de malheur

Un jeune couple part faire de la randonnée en Nouvelle-Zélande et en Australie. Lecture sans doute dû à un brin de nostalgie de ma part. Une envie de retrouver l’Océanie. La construction particulière du roman lui donne un rythme fou. Les deux protagonistes prennent tour à tour la parole, les allers-retours entre passé et présent s’enchaînent, récit de voyage et états d’âmes de chacun se tiennent la main au fil des pages. L’effort physique, le retour à la nature, sortir de la société de consommation, veiller à préserver l’écosystème dans lequel on est juste de passage, se surpasser, se découvrir, avaler les kilomètres, la vie sauvage sont au coeur de ce roman. Tout ce que j’aime en somme.
Dans ce registre, aucun livre n’a encore surpassé le très prenant Wild mais j’ai quand même beaucoup aimé parcourir ce bout de chemin avec Heidi et Jyrki.